Les habitants de Chastreix, commune d’environ 200 personnes où se sont tenus les échanges, font face à de multiples enjeux qui questionnent leur avenir : grande difficulté des activités de ski, interrogations sur la façon de transformer l’agriculture et la sylviculture face aux crises écosystémiques, déclin démographique avec moitié moins d’habitants par rapport aux années 1970, dont près de 45% ont plus de 60 ans, accès difficile aux services de proximité, endettement du village.
L’urgence est donc bien là, néanmoins réapprendre à habiter autrement le territoire n’est pas chose aisée : quelle vie souhaitons-nous en montagne ? quels choix faire ? quels impacts sur l’économie locale ? et sur l’environnement dont dépend l’habitabilité de tous les vivants dont l’homme ? Par ailleurs, il est émotionnellement douloureux, voire inconcevable, d’abandonner un passé auquel nous sommes attachés, d’admettre que la montagne que nous avons connue et vécue n’est plus là, et que notre patrimoine se transforme, avant de réussir à nous projeter vers l’avenir.
Et souvent les points de vue divergent et les tensions s’exacerbent, rendant le dialogue difficile. A Chastreix les pistes de ski de fond n’ont pas pu être ouvertes l’an dernier parce qu’ elles empruntaient le terrain d’un agriculteur qui voulait faire valoir son droit à la propriété privée. Et quand un accord - temporaire - a été trouvé, il n’y avait plus assez de neige…