Thomas Rossi | CC-BY-SA

Un autre regard sur le Lyon-Turin

La nouvelle ligne Lyon-Turin fait débat depuis plus de 30 ans dans l’arc alpin. Depuis sa création, des voix se sont élevées pour questionner le projet, mettre en évidence ses faiblesses et réclamer des solutions. La montagne n’est pas un gruyère. Les associations de protection de la montagne réclament une réduction du trafic et une gestion des flux à l’échelle alpine !

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Aménagement
Mobilité douce

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 15 juin 2023

Les Alpes souffrent déjà de manière disproportionnée du réchauffement climatique.

Il ne s’agit pas de rejeter tout aménagement de la montagne en bloc mais d’interroger la pertinence de certains grands projets afin de minimiser l’impact qu’ils peuvent avoir sur cet environnement. Les Alpes sont déjà en proie au réchauffement climatique ; l’activité humaine ne fait qu’accroître son extrême vulnérabilité.

La transition des mobilités ne doit pas se faire envers et contre tout.

Le passage d’un trafic routier à un trafic plus ferroviaire représente une composante essentielle de la transition écologique des mobilités et ne peut qu’être encouragé afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, cette transition ne doit pas se faire envers et contre tout, au mépris des interrogations soulevées par divers acteurs du territoire. Or, les associations de protection de la montagne restent, depuis de nombreuses années, sans réponse face à certains questionnements qui viennent pointer l’absurdité de cette nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin.

La course aux infrastructures ne résoudra pas la problématique de saturation.

Nous remettons en question la politique alpine des transports menée aujourd’hui car elle n’est axée qu’autour de deux principes que nous dénonçons. Le premier vise à créer toujours plus d’infrastructures, ce qui engendre des travaux titanesques comme pour le tunnel de base du Lyon-Turin, au lieu de rénover les infrastructures déjà existantes : pour rappel, la ligne ferroviaire du Mont Cenis assure déjà la liaison Lyon-Turin ! Le second vise à agrandir les voies de circulation afin d’accueillir des flux toujours plus importants.
Malheureusement cela ne prend pas en compte la saturation que connaissent nos étroites vallées alpines ou l’impact de la pollution liée au trafic.

Dans un monde fini, nous avons atteint les limites de ce que nos montagnes peuvent contenir. Il est l’heure de repenser de manière globale et cohérente nos mobilités. Il est ni possible ni enviable de construire des infrastructures toujours plus grosses. Cela va à l’encontre de l’objectif de la Convention Alpine qui est justement de limiter ces infrastructures afin de préserver les Alpes qui sont avant tout une source de vie et non un canal de transport. Alors respectons-les, sans concession.

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