Nous saluons la volonté affichée et les efforts effectués par la commune de Cervières
pour la gestion de cet espace remarquable. Néanmoins, comme le souligne
le PLU, ce massif est soumis à une pression touristique forte en raison
de sa fréquentation.
Si le souci du PLU en matière d’entretien des sentiers et itinéraires,
de sensibilisation du public et de restructuration des pistes de fond
est tout à fait louable (à cet égard, on peut regretter simplement que
le PLU n’identifie pas précisément les itinéraires utilisés pour la
randonnée et d’une manière plus générale pour la découverte des sites
naturels de la commune), nous pensons également que le Massif du
Chenaillet nécessite la mise en place d’outils de protection renforcés.
C’est d’ailleurs en ce sens que nous étions intervenu lors de l’instruction du SCoT du Briançonnais,
en particulier lors de son passage devant la Commission UTN du Massif
des Alpes où Mountain Wilderness représente les associations de
protection de l’environnement : au nom des associations membres du
collectif associatif du Briançonnais (listées en note de bas de page),
nous avions « réitéré avec fermeté notre demande de propositions
concrètes, car et scientifiquement justifiées, de préservation, de
gestion et de valorisation du patrimoine naturel (faune, flore,
écosystèmes, géologie...) du Briançonnais et en particulier de
l’ensemble exceptionnel du massif du Chenaillet, des sources de la
Durance et du Marais du Bourget. »
Nous nous appuyions notamment sur les engagements de longue date de
l’État en ce sens ; ainsi, le courrier du 29 octobre 1996 de la Ministre
de l’Environnement de l’époque à l’association Arnica Montana,
reconnaissait la nécessité de créer une réserve naturelle
volontaire, et, si cela ne pouvait être fait, prévoyait la mise en place
d’une protection forte de type réserve naturelle ou classement de site, en raison de l’importance des enjeux paysagers certes, mais aussi biologiques de tout ce secteur. L’intérêt de ce site ne s’est pas démenti depuis lors.
Or nous relevons l’absence de disposition du PLU allant dans le sens d’une protection forte.
Seule sa situation dans un espace naturel sensible est mentionnée et ne
se traduit pas par un zonage spécifique. Cette lacune est d’autant plus
significative qu’elle est en contradiction avec les dispositions du SCoT du Briançonnais qui indique : « […] le PLU en cours d’élaboration de la commune de Cervières précisera les mesures environnementales adaptées à la préservation de cet espace naturel2. »