Crise sanitaire | Traffic routier en hausse en Chartreuse

On l’a vu, le confinement a permis aux montagnes de se reposer, de respirer à nouveau : plus de bruits, de piétinements, d’odeur de pots d’échappements… La biodiversité peut enfin reprendre son souffle, la pollution se dissipe dans le ciel et l’Himalaya redevient visible à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde. En ville, le vélo et les baskets prennent le pas sur la voiture, pour le plus grand plaisir des écolos. Il faut voir le bon côté des choses, cette crise a eu quelques avantages tout de même !

5 min de lecture
Savoie
Chartreuse
Mobilité douce

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 12 juin 2020

En Chartreuse, les parkings saturent !

Quelques semaines plus tard, c’est le déconfinement et on observe un retour en masse des automobilistes : le prix du carburant est au plus bas, la restriction des déplacements dans un rayon de 1 km autour de notre domicile est levée, les transports en communs sont anxiogènes, tout le monde se dévisage derrière son masque avec la même crainte… "Vite, vite il faut profiter de notre liberté !". Mais à quel prix ?

La plupart de ces véhicules convergent vers les mêmes points : en montagne, proche des départs de randonnées à la journée. L’air pur de la montagne nous a manqué, pourtant, nous empêchons, à nouveau, qu’il se renouvelle

Des voitures, des motos, des camping-car, qui n’en finissent pas de monter, de descendre, de re-monter et de s’entasser sur les parkings : on comprend l’envie et le besoin de sortir, de nature, mais faut-il pour autant venir ajouter du CO2 dans des vallées, des bruits de moteur par dessus les chants d’oiseaux ?
En Chartreuse ou en Savoie, les habitants des communes expriment leur ras-le-bol1 : ils sont témoins chaque week-end du flot incessant de véhicules. A Entremont, le maire a même dû fermer l’accès routier aux randonnées2. Au village de la Thuile, c’est un triste record de 500 voitures touristiques qui a été enregistré lors du week-end de l’Ascension3 !

© Lucile Lux

Les transports collectifs en Savoie, une solution inadaptable au contexte ?

Au sein de l’équipe « Changer d’Approche » on s’interroge. Avec des transports en commun, nous n’arriverions pas à ce genre d’extrême ! Comment promouvoir un changement de comportement en montagne quand cette crise sanitaire touche directement le cœur de notre travail ?

Les parcs naturels de nos belles régions vont subir une affluence de randonneurs durant tout l’été, et on comptera presque autant de voitures... Car les transports collectifs sont réduits par endroits ou temporairement, alors que la volonté générale semble être la mise en avant du tourisme local et responsable. En effet, la gestion des flux routiers est essentielle pour protéger durablement les sites. Peut-être est-il grand temps de prôner la mobilité durable ?

Ça tombe bien, des sorties en mobilité douce, nous en avons plus de 15 000 à vous proposer ! Pendant le confinement nous avons également poursuivi notre travail pour développer notre collection "10 idées de sorties montagne sans voiture". De nouvelles brochures autour des monts du Cantal, du Léman Express et de l’Étoile Ferroviaire de Veynes verront le jour prochainement.

Cependant, comment mettre ce travail en valeur, alors même que certains transports risquent d’être supprimés et que les transports en commun ont récemment été désertés ?
Par exemple, dans les Vosges, la navette estivale permettant d’accéder aux sentiers du massif a été annulée pour 2020. Un cas qui ne restera sûrement pas isolé, car la saison touristique reste aussi incertaine que l’évolution du covid-194.
Par ailleurs, dans les Hautes-Alpes, le train de nuit reliant Paris à Briançon a finalement été rétabli5, après quelques semaines qui ont fait craindre sa disparition, alors que toute réservation était impossible en raison des conditions sanitaires6.

Ce dernier cas montre bien que la crise sanitaire n’est pas incompatible avec l’utilisation des transports en commun. Le seul frein, au final, est notre appréhension à les emprunter, malgré toutes les mesures d’hygiènes instaurées. Néanmoins, y a t-il vraiment plus de risque à se croiser dans un bus ou dans un train, qu’être à une table voisine au restaurant ?

© Lucile Lux

Envie d’aventure ? Partez sans voiture !

Chez Changez d’Approche, nous ne sommes pas du genre à nous décourager. Malgré la baisse de fréquentation des transports en commun, nous espérons fortement que leur utilisation reviendra à la hausse et que, malgré la crainte épidémique, les utilisateurs quotidiens ou ponctuels retrouveront le chemin de l’arrêt de bus ou de la gare pour réaliser leurs activités.
En tout cas, de notre côté, nous avons immédiatement profité du déconfinement pour réaliser un voyage à vélo entre Grenoble et Annecy et effectuer le retour en train et en bus... Quelle aventure ! Promis, on vous raconte tout dans un prochain article.

Il est important de continuer à utiliser ces transports si nous ne voulons pas les voir disparaître un à un, nous amputant de notre liberté et de notre indépendance à la voiture. C’est pourquoi la campagne Changer d’Approche continue, et continuera, à les mettre en valeur par le biais de ses brochures et en vous partageant toujours plus d’expériences en mobilité douce.

Pour s’assurer que nos brochures ne serviront pas seulement à inspirer de nouvelles idées de sorties aux randonneurs adeptes de voiture, nous avons privilégié les traversées qui sont difficilement réalisables en voiture et qui incitent à l’utilisation des transports en commun. De plus, une traversée c’est un champ de possibilités immense : pas de contrainte de devoir rebrousser chemin pour récupérer la voiture, pouvoir prolonger le plaisir d’être en montagne, si on le désire, en allant toujours plus loin de notre point de départ, ne pas voir deux fois le même paysage lors de notre sortie, etc. Bref, tout simplement prendre son temps en montagne et profiter de ces instants de liberté.

Pour finir, nous comptons sur le soutien de nos fervents bénévoles, amoureux de montagne et de mobilité douce, qui nous partagent leurs folles aventures. Si certains ont adopté le changement d’approche, pourquoi pas vous ?

Partager cet article via

Ça peut aussi vous intéresser !

Cet article vous a plu ?

Notre association est majoritairement financée par les citoyen.nes, ce qui nous permet de garantir l’indépendance de nos actions et de nos positions. Pour continuer de vous informer en toute liberté, faites un don !
  1. Nous soutenir