Une inquiétude légitime s’exprime de plus en plus fortement dans les territoires. Depuis une dizaine d’années, de
nouvelles formes de mobilisations citoyennes se multiplient, visant à
pointer et dénoncer de manière pacifique les limites de projets
déraisonnables (souvent soutenus par des financements publics) et appellent à de nouvelles trajectoires territoriales.
« Cette territorialisation de la contestation est décisive car elle nous libère des impuissances
vécues à manifester pour des abstractions, comme le réchauffement
global, et qu’elle permet de se nouer avec des choses qui sont déjà là,
qui sont bien de ce monde, dont on a enfin compris qu’elles étaient
précieuses : un bout de forêt, une ferme, une terre irradiant de vie,
des métiers, des usages. Ce n’est plus d’abord une idée qu’on défend,
c’est un petit pan de monde dont on a réappris à voir la beauté et l’importance, alors même qu’on hérite d’une culture politique hors sol. »
Ces mobilisations, dans lesquelles s’investissent beaucoup de
citoyennes et de citoyens, parfois éloignés des structures
traditionnelles d’engagement (associations, partis politiques,
syndicats), témoignent d’un désir de démocratie locale, d’un profond besoin de replacer l’intérêt général au cœur des processus de décision et d’une urgence à concevoir collectivement l’avenir des territoires.