Désormais, les refuges sont régulièrement évalués et soumis à des « indicateurs » (équilibre financier, taux de fréquentation, enquêtes de satisfaction) qui guident les projets à engager : démolition, reconstruction, restauration, agrandissement, surélévation. En répondant ainsi aux seules normes en vigueur, les projets omettent de prendre en considération les caractères de la construction existante et l’architecture, issue souvent d’une conception audacieuse, sinon novatrice, comme le révèle la pérennité des ouvrages soumis à des intempéries et des conditions climatiques extrêmes.
En occultant la dimension culturelle du refuge, l’architecture devient banale, avec parfois des exceptions. C’est ainsi ce qui a pu être évité pour la reconstruction du refuge de l’Aigle, en 2014, avec le maintien des bas flancs (datant de 1910) qui ont façonné l’espace intérieur « tout-en-un » couvert par une charpente bois contemporaine de volume comparable à la construction originelle.
C’est ce qui devrait guider la réhabilitation du refuge des Évettes (Hte-Maurienne), héritier d’une architecture contemporaine remarquable par la simplicité et l’économie de matière (réalisé en 1970), en liant la restauration de l’édifice à la construction, à proximité, d’un volume complémentaire conçu avec l’ingéniosité attendue au XXIe siècle.
Chaque projet devrait reposer sur la poursuite de la simplicité de l’hébergement de montagne qui demeure le signe distinctif du refuge d’altitude, tout en continuant les explorations architecturales novatrices.