© Anne Burlagières

Un chantier dans le Cantal pour renaturer un cours d'eau

Une cinquantaine de bénévoles s’est rassemblée le week-end des Journées européennes du Patrimoine du 20-21 septembre autour du cours d’eau de la Gazelle. Celui-ci était envahi par un amoncellement de déchets, lié à la présence d’une décharge sauvage utilisée depuis les années 1950. Grâce à la détermination des participant·es, à l’accueil chaleureux de la commune et à l’organisation pointue menée par le technicien de rivière et des habitués de chantiers de Mountain Wilderness, 15 big bags remplis et 2 beaux monticules de ferraille ont pu être retirées du cours d’eau.

5 min de lecture
Cantal
Espaces protégés

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 30 sept. 2025

Bienvenue à Marcenat !

Située sur le plateau volcanique du Cézallier, la commune de Marcenat s’ouvre sur de grands paysages d’estive alternant avec de petites rivières encaissées dans les bois. C’est là que se rassemble une bonne partie de l’équipe bénévole, dès la veille du chantier. Le copieux repas permet de prendre des forces pour le lendemain tout en se rencontrant : entre Pyrénées-Orientales, Bas-Rhin et Bouches du Rhône, le Cantal est un point central pour ces participant·es qui n’ont pas eu peur de faire du chemin !

La majorité du groupe vient des départements limitrophes et du Cantal dont la délégation a répondu rapidement positivement à la participation active à de projet.

© Christelle Ruzzin
© Christelle Ruzzin
© Mathieu Le Pavoux

Des bénévoles engagé·es pour réhabiliter le cours d'eau

Tout le monde se rassemble le samedi matin pour un petit brief avant le départ. Une quinzaine de marcenatais s’est jointe à l’équipe de Mountain Wilderness très impressionnée par l’accueil et l’engagement des locaux. C’est un chantier facilement accessible, ce qui va nous permettre de passer plus de temps à travailler ! 

La journée se déroule au fil des remontées de cabas remplis de déchets et des découvertes de trophées plus volumineux : coffre-fort, congélateur, voitures entières… Mais surtour, d'innombrables morceaux de plastique ! Plusieurs vies entières d’objets pêle-mêle plus ou moins identifiables, et en quantités impressionnantes, se révèlent sous les pierres et les mottes de terre.

À l'heure du déjeuner, chacun y va de son commentaire. Isabelle, habitante de Marcenat, constate avec humour qu’il faudrait un bricoleur de haut niveau pour réparer une voiture totalement désossée. Bastien et Fabien, deux étudiants de l’IAE d’Aix en Provence, affichent un air réjoui par l’avancée des travaux. Très fiers, ils font remarquer qu’une partie de la berge est déjà bien dégagée. A la question, pourquoi êtes-vous venus jusque dans le Cézallier pour participer à ce chantier, ils répondent d’un commun accord, « C’est l’envie de participer, dans le cadre de nos études, à une action concrète en faveur de l’environnement et de profiter d’une bonne ambiance ».

Stéphanie, déléguée du groupe local cantalien Mountain Wilderness, nous a indiqué que la réhabilitation de la décharge de Marcenat est le troisième chantier organisé dans le Cantal. Pour les deux autres, il avait fallu débarrasser de vieilles clôtures agricoles semi-enterrées dans des pâturages au Puy Mary et au Col du Perthus. Une vingtaine de bénévoles l’accompagnent dans ses missions, tous très motivés.

Les marcenatais présents sur place, qui ont travaillé toute la journée, garderont de cette journée le souvenir d’une ambiance conviviale animée de beaucoup de bonne humeur. 

© Sabine Amorfino
© Sabine Amorfino

Chantier pluvieux, chantier heureux

En ce début d’automne, l’humidité arrive vite en montagne… Après un samedi passé sous un soleil radieux, le dimanche réveille l’équipe par une douche froide. Mais personne ne se laisse décourager pour autant : cela donne l’occasion à Mathieu, technicien de rivière, de présenter son métier ainsi que la compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et préservation des inondations). Enfin, Mathieu (un autre !), chargé de mission Espaces protégés de Mountain Wilderness, a présenté l’association et notamment les actions menées en faveur de la préservation des glaciers.

Préserver la Gazelle pour préserver la Dordogne

Ce chantier a nécessité un temps de préparation certain pour Mathieu, technicien de rivière, qui a heureusement pu compter sur l’engagement de la commune. Comme le dit Colette Ponchet-Passemard, Madame le maire de Marcenat : “on contribue à la propreté de l’eau de notre fleuve, la Dordogne”. En effet, chaque goutte d’eau de la Gazelle finit à l’estuaire de la Gironde : c'est notamment pour cette raison que le projet a pu bénéficier d’un financement de plusieurs partenaires.

© Mathieu Le Pavoux
© Mathieu Le Pavoux
© Sabine Amorfino

Le Bonjon reçoit le label Rivière sauvage

Avant de rejoindre l’Atlantique, l’eau de la Gazelle transite par un autre cours d’eau, le Bonjon. Celui-ci a récemment été reconnu comme “Rivière sauvage”, un label national qui demande de cocher pas moins d’une centaine de critères de « sauvagitude » ! Autant dire que les vieilles chaussures, essieux de voitures et autres détritus retrouvés dans la Gazelle ne permettaient pas de préserver l’excellence de ces milieux, d’autant que les déchets en question étaient charriés dans le Bonjon à chaque crue.

Bien sûr, même l’enthousiasme des bénévoles ne pouvait venir à bout d’une telle décharge en une journée de travail. L’objectif est tout de même atteint, car le travail mené a permis d’améliorer grandement la situation. Ce n’est cependant pas la fin de l’histoire pour la Gazelle, car d’autres opérations vont continuer à l’assainir et à la renaturer dans les années à venir.

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