Concrètement,
le festival est perçu par le territoire comme une machine à cash,
et non pas comme un évènement culturel. Son seul objectif est de
redynamiser la "queue de saison", c'est à dire la période
creuse qui suit les vacances de février. Il ne s'agit pas de faire
rayonner la culture, mais bien de faire rayonner la station de l'Alpe
d'Huez.
Les arguments des défenseurs du festival illustrent bien ce
point : ils sont d'ordre économique et purement déclaratifs (33
millions € de retombées supposées sur la région, dont 16 pour la
station) ou d'ordre médiatique (20 millions de vues sur
TikTok).
Comment expliquer autrement l'augmentation systématique
du seuil du festival (20 000 participant.es en 2024, 22 000 en 2025,
24 000 en 2026) ? Il ne s'agit pas de rendre la culture accessible au
plus grand nombre, a fortiori quand le pass pour 4 jours coûte 540
euros, mais bien d'augmenter le chiffre d'affaire du festival et de
remplir les lits vides de cette partie de l'Oisans.
Mountain
Wilderness ne nie pas la place pleine et entière qu'occupe la
musique techno dans le monde culturel. Cependant, nous regrettons que
Tomorrowland Winter siphonne les subventions publiques aux dépends
d'évènements culturels, dans un contexte de rigueur budgétaire et
de répression des free party. En 2019 comme en 2024, le festival a
reçu plus d'un million d'euros de subventions2.
En 2024, le montant des subventions versé par la commune, la SATA (Société d’Aménagement Touristique de l’Alpe d’Huez et des Grandes Rousses) et
l'Office du tourisme est approximativement le même, malgré la
baisse des subventions régionales3.
La
question se pose : pourquoi subventionner un évènement largement
rentable, alors même que ses retombées sur le territoire ne sont
pas avérées ? Car en effet, et à rebours des chiffres avancés par
les organisateurs, la cour des comptes estimait à près de 600 000
euros le manque à gagner pour les remontées mécaniques dû au
festival.