Nous sommes conscients que la situation sanitaire actuelle est très
préoccupante, qu’elle nécessite des adaptations fortes et des règles
collectives pour tenter de limiter au maximum la propagation du virus.
Toutefois, nous pensons que ces règles restreignent de manière beaucoup
trop forte l’accès à la nature, à la pratique sportive et à la culture,
et qu’elles renforcent les inégalités au sein de la population. Outre
l’effet discriminant de la limitation d’accès à la nature, cette règle
produit malheureusement l’effet inverse de celui escompté, à savoir que
les gens se concentrent dans des lieux à forte densité dans un rayon
d’un kilomètre, alors qu’un accès élargi permettrait une meilleure
application de la distanciation physique.
Le lien à la nature est bien plus qu’un simple loisir. C’est un
élément essentiel de l’équilibre de l’être humain, tant sur le plan
physique que psychique et émotionnel. Avec la pratique sportive, il
participe ainsi à la qualité du système immunitaire et plus largement à
la préservation d’un bon état de santé physique et mentale. C’est en
cela une vraie question de santé publique, d’autant plus fort que
contrairement au printemps, en novembre, la baisse de luminosité aggrave
les déprimes et les dépressions. L’apport de la culture est également
fondamental pour l’ouverture sur le monde et sur les autres et ainsi
lutter contre le repli sur soi.
Le ressourcement dans la nature est non seulement compatible avec la
priorité sanitaire que constitue la lutte contre l’épidémie, mais il
peut être une partie de la réponse à la crise que nous vivons par les
bienfaits qu’il procure.
Un accès facilité à la nature, à la pratique sportive et à la culture
peut participer à réduire les fortes tensions et permettre d’éviter
certaines situations dramatiques que cette crise génère, en améliorant
de manière globale la santé des citoyens, en atténuant la détresse
psychique qui touchent de très nombreuses personnes. Nous voulons ici
souligner l’importance toute particulière de la prise en compte du
bien-être des mineurs, et des personnes déjà fragilisées, qui sont
particulièrement impactés par cette crise.
Pour tous ces éléments essentiels, un assouplissement de la règle
"1km/1h" du confinement nous parait à ce stade être incontournable et
découler de la voie de la raison. Les règles en cours dans les pays
européens à la situation sanitaire similaire nous conforte dans ce
constat.
Par conséquent, nous demandons un accès à la nature, à la pratique sportive et à la culture ÉQUITABLE POUR TOUS.
Nous appelons à la responsabilisation de chacun dans la manière de
pratiquer des activités de pleine nature et dans l’application des
gestes barrières. Il est en effet tout à fait possible d’envisager de
telles activités en respectant ces gestes indispensables ; il est
également tout à fait possible de "prendre un vrai bol d’air" sans que
cela conduise à l’engorgement des services d’urgences et de
traumatologie : nombre d’activités de pleine nature semblent moins
risquées que le bricolage, activité ayant vu une forte hausse pendant
les confinements !
Enfin, l’expérience du déconfinement du printemps nous montre
l’importance de préparer la sortie du confinement à venir. Nous serons
en premières lignes pour sensibiliser les citoyens et les accompagner
dans une reprise progressive des activités physiques et sportives en
milieu naturel, notamment montagnard, en prévenant d’éventuels
comportements qui seraient dommageables soit à leur sécurité, soit pour
la faune, la flore et les milieux.
Nous nous tenons à disposition pour participer à la réflexion et à la
mise en œuvre de toutes mesures qui pourront aider au bien être de
tous.