Mountain Wilderness dénonce un projet de loi bâclé, qui neutralise toute possibilité de débat démocratique. Aucun véritable débat public sur l’opportunité d’accueillir les Jeux et d’y consacrer plusieurs milliards d’euros n’a été engagé malgré des seuils financiers qui auraient dû entraîner la saisine obligatoire de la Commission nationale du débat public. Le contrat hôte a été signé sans transparence, les comités de massif et le Conseil national de la montagne ont été ignorés, et le projet de loi multiplie les dérogations au droit commun en matière d’urbanisme, d’environnement et de fiscalité. Déjà estimé à plus de quatre milliards d’euros, dont au moins 2,5 milliards d’argent public, le coût de l’événement pèsera lourdement sur les finances publiques, au bénéfice du CIO et de ses sponsors qui bénéficieront d’exonérations fiscales.
À l’heure où les faiblesses d’un dossier mal ficelé deviennent patentes — dérapage budgétaire et financement non bouclé, incertitudes juridiques liées à la légalité de la procédure et aux contrats déjà signés, acceptabilité sociétale qui s’effrite, incapacité à définir un véritable héritage, sans oublier l’approche des élections municipales susceptibles de remettre en cause le soutien de plusieurs collectivités — il devient plus qu’urgent de suspendre ce projet contesté et fragile.
Cette fragilité contraste avec une communication officielle qui relève davantage de la méthode Coué que d’un travail rigoureux, et avec la signature de chartes générales dépourvues de traductions concrètes. Le risque est désormais majeur : s’obstiner dans un projet dont les fondations techniques, financières, démocratiques et environnementales sont instables, au détriment des territoires alpins et des finances publiques.