© Patrick Coquillard | Flickr - BYNCND20

Chantier de démantèlement au Mont Bégo

Au cœur du Parc national du Mercantour, les chantiers de démantèlement d’Installations Obsolètes se poursuivent. Cette année, c’est sur les pentes du Mont Bégo que des bénévoles se sont mobilisés pour débarrasser les sites des vestiges laissés par les installations militaires et les équipements inutiles, tout en contribuant à la restauration d’un environnement naturel préservé. Retour sur une opération alliant travail, partage et découverte dans un cadre exceptionnel.

3 min de lecture
Mercantour
Alpes-Maritimes
Alpes-de-Haute-Provence
Installations Obsolètes

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 17 sept. 2018

Démantèlement d'Installations Obsolètes au Mont Bégo pour préserver le paysage

Depuis 2002, plusieurs chantiers de démantèlement d’Installations Obsolètes, vestiges d’une activité passée (installations militaires, anciens équipements de remontées mécaniques... qui n’ont plus de raison d’être) ont été organisées en partenariat entre l’association Mountain Wilderness et le Parc national du Mercantour. Accompagnés par les gardes du Parc et les membres de l’association, le chantier de cette année s’est déroulé sur les pentes du Plan de Tendasque, au pied du Mont Bégo, où sont classées « monument historique » les vallées comportant les célèbres gravures rupestres. Les 45 participants, majoritairement des Alpes-Maritimes, se sont retrouvés sur un alpage de bovins piémontais pour dégager des restes d’équipements militaires.

Installés par l’armée italienne à partir des années 1930 sur tout le secteur, ces installations marquaient alors la frontière avec la France. Sur ce site, il fallait principalement extraire des lignes de barbelés, parfois enfouies dans le sol, avec leurs supports métalliques. L’enjeu de ces opérations est essentiellement la préservation du milieu et du paysage, mais aussi la sécurité de la faune, et notamment des chamois, nombreux sur le secteur.

2,5 tonnes de métal à héliporter depuis les montagnes du Vercors

Finalement, ce sont 2,5 tonnes de métal rouillé qui ont été ramassées, regroupées puis ficelées dans de grandes bâches. Laissées pour le moment sur site, elles seront héliportées en fond de vallée début octobre, pour un recyclage par un ferrailleur. Malgré la difficulté et la fatigue accumulée, ce chantier s’est une nouvelle fois déroulé dans une ambiance conviviale, où l’entraide démultiplie les forces, avec environ 1/3 de bénévoles aguerris et 2/3 de bénévoles novices. Les plus aguerris à ce type de travaux ont été attentifs aux bénévoles dont c’était la première expérience de ce type. Ils les ont conseillé et les ont aidé dans ce rude labeur, dans la joie et un décor grandiose. Un grand pique-nique partagé, bien garni et fourni par Satoriz, a rassasié l’ensemble de l’équipe, suivi d’une petite sieste au soleil du Midi pour certains, avant de retourner au chantier l’après-midi, armés des habituels coupe-boulons, pioches, pinces, etc.

Découverte de la vallée de Fontanalbe et réussite d'un chantier dans le Parc du Mercantoure

Le lendemain une partie du groupe a terminé le travail tandis que l’autre est partie à la découverte de la merveilleuse vallée de Fontanalbe, avec les explications passionnantes sur les gravures de deux accompagnateurs agréés. L’objectif du chantier a été atteint, mais il reste de l’ouvrage dans ce secteur de la Roya du Parc national du Mercantour pour d’autres opérations.
Le mot de la fin à Anne-Sophie, 25 ans, dont ce fut le premier chantier : « Face à la Wilderness retrouvée de ce site de montagne, on ne peut qu’admirer le résultat concret d’un paysage redevenu tel qu’on aimerait le voir plus souvent.

Dimanche au Mont Bégo, convivialité et partage

Les bénévoles ont repris le chantier dimanche de bonne heure vers les secteurs les plus éloignés, en direction du lac Clair. Les pick-up se sont bien vite remplis et à midi, il ne restait que très peu de travail. Après la pause déjeuner, les quelques barbelés survivants ont été ramassés et la journée s’est terminée par la traditionnelle photo de groupe. Verre de l’amitié, baignade dans le lac pour certains, retour pour d’autres, randonnée pour les plus affûtés... Le week-end s’est achevé tranquillement et beaucoup pensaient déjà à leur prochain chantier !

Un chantier qui laisse place aux rencontres

Ce chantier de grande ampleur a rassemblé des personnes de tous âges et de tous horizons. Olivier Paulin, ancien président de l’association, a ainsi pu rencontrer les jeunes en service civique au sein de Mountain Wilderness : de beaux échanges ont eu lieu, facilité par un amour partagé de la montagne.
Des bénévoles motivés sont venus de toutes les alpes, et certains de plus loin, pour participer à ce qui pour beaucoup était leur première opération « Installations Obsolètes ». Ont également apporté une aide précieuse, 6 demandeurs d’asile venus d’Angola, de Guinée et du Sénégal. Leur énergie et leur enthousiasme ont marqué les esprits.

Ce chantier a aussi été l’occasion de rencontrer les acteurs locaux. L’association Vivre et agir en Maurienne, avec qui Mountain Wilderness travaille depuis plusieurs années était au rendez-vous. Ravie de cette expérience partagée, elle est bien décidée à poursuivre cette collaboration sur ce secteur où de nombreuses actions restent encore à mener. L’association locale pourra notamment prêter main forte pour les prochains chantiers à Rémy Bernade, délégué du Briançonnais qui s’est chargé, pour cette opération, comme celles des chantiers dans les Hautes Alpes, des contacts locaux et des différentes autorisations et études préalables.

La commune de Valcenis s’est chargée, quant à elle, du transport en déchetterie des 4 tonnes de ferrailles retirées à l’alpage communal.

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