Oui, on s’y dépollue... et c’est pour ça que je ne peux plus m’imaginer en ville. Et le confinement a attisé ça : le besoin de liberté, de pleine respiration… Je rappelle que [pendant le confinement] les personnes sortaient avec des papiers qu’ils signaient eux-mêmes ! C’est un niveau de soumission qui me semble inimaginable. On vous disait de prendre le café assis, mais non pas debout ! Pour moi, on n’est pas une espèce à domestiquer, et pour cela la montagne représente une protection, un bouclier ultime.
Je pense à mon grand-père : en Ardèche, en 1912, cela aurait été impensable, si les gendarmes étaient venus dire aux gens qu’ils ne pouvaient pas sortir à 100 m de chez eux, on en serait venu à la violence. Moi je me suis efforcé de m’en extraire, de dire « Je ne joue pas à ce jeu ».