Monika Glet

Les clubs de montagne s’engagent pour changer d’approche !

Qui peut concrètement protéger nos montagnes ? Les pratiquants et les pratiquantes et avec elle·eux, leur club, les comités départementaux et régionaux, jusqu’aux fédérations nationales.

5 min de lecture
Isère
Haute-Savoie
Mobilité douce
Pratiques sportives

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 21 juin 2024

Les clubs de montagne initient en effet chaque année des milliers de personnes à l’escalade, l’alpinisme, la randonnée, le VTT et le canyoning. Cette transmission est une grande responsabilité et une formidable opportunité de proposer de nouvelles approches décarbonées et respectueuses des écosystèmes montagnards.
Drac Vercors Escalade, les Caf de Lyon, Annecy, Grenoble Oisans et Grenoble Isère font partie des Clubs qui se mobilisent pour sensibiliser leurs membres à l’accès en mobilité douce pour changer concrètement la manière de se rendre en montagne.

Sensibiliser son club à la fragilité des milieux montagnards

Si vous êtes un club de basket, votre interlocuteur sera sans doute le service sport de votre mairie pour refaire le gymnase, les vestiaires, ou négocier de nouveaux créneaux d’ouverture. Mais si votre pratique sportive a lieu dans la nature, il est important de prendre conscience que celle-ci à un propriétaire, des occupants (la faune, la flore), une sensibilité à l’érosion, au risque incendie, à la pollution et malheureusement, au changement climatique. Parce que les montagnes ne sont pas un stade de plein air, chaque club peut œuvrer à limiter au maximum les impacts induits par la pratique de ses adhérent·es : alimentation, en-cas zéro déchet, durabilité et réparabilité des équipements et tenues vestimentaires, respect des zones de quiétude, préservation des espèces remarquables sur les lieux de pratique et enfin… le choix du mode de transport pour son approche !

Le 31 mai 2024, le Club Drac Vercors Escalade, a proposé une rencontre avec la Ligue de protection des Oiseaux, la FFME, le Département de l’Isère en charge de la labellisation des sites d’escalade, ainsi que Mountain Wilderness France. Pour chaque aspect de l’escalade, de l’équipement des voies, à l’aménagement des points d’accès, en passant par le conventionnement avec les propriétaires, la préservation de la nature et les acteurs qui en ont la connaissance, sont à prendre en compte. La discussion a été suivie de la représentation du spectacle Upossible d’Éline Le Menestrel et Simon Kreutz qui ont témoigné de ce que suppose un changement d’approche, en l’occurrence, à coup de pédales.

Tout comme Éline et Simon, Mountain wilderness recommande aux clubs plusieurs actions pour changer d’approche et limiter les émissions de gaz à effet de serre qui menacent nos montagnes :

  • Faire un inventaire des sites d’escalade adaptés au public du club, accessibles à la journée ou au WE en transport en commun et / ou intermodalité (vélo dans le train ou embarqué bord de bus).
  • Privilégier les lieux de sorties avec un accès en transport en commun pour les longs WE collectifs et proposer sur place un service de navettes avec le mini-bus du club.
  • Louer à l’année des Vélos à assistance électriques (dont de vélos-cargos) pour faciliter l’organisation de sorties avec approche en vélo. Acheter des sacoches et les mettre à disposition des adhérents
  • Proposer régulièrement des sessions d’apprentissages de mécaniques vélo pour développer la « vélonomie », en partenariat avec des ateliers d’auto-réparation

Pour poursuivre la réflexion, retrouver l’interview d’Éline Le Menestrel dans notre dossier thématique « Toujours plus, changer nos rapports à la montagne ».

Créer des coopérations entre les clubs et les collectivités organisatrices de transport

Le jeudi 6 juin, c'est aux côtés des Caf Aravis et d’Annecy que Mountain Wilderness, avec sa campagne Changer d’Approche, participait à une soirée projection-débat sur les mobilités à Thônes en Haute-Savoie. Parmi les intervenants : Vélôpito, atelier participatif de réparation vélo située au cœur des Aravis, la Communauté de communes des Vallées de Thônes qui a lancé le service Aravis bus et Pieric Hotelier, guide de haute montagne venus témoigner de l’importance de la coopération entre les différents acteurs du territoire.

Ainsi, les collectivités de montagne organisatrices de transport, les Offices de tourisme et les clubs de montagne peuvent s’appuyer les uns sur les autres pour :

  • évaluer l’opportunité de créer des navettes et/ou des arrêts de transports au départ des principaux sites de pratiques sportives outdoor ;
  • communiquer sur l’ouverture des lignes saisonnières et inciter les initiateurs·trices à créer des sorties collectives en transport en commun et tester des circuits sans voiture ;
  • proposer des tarifs de groupe et faciliter la réservation des places ainsi que des emports vélo à l’arrière des cars ;
  • proposer des locations longues durées de VAE et vélo-cargos pour faciliter l’organisation de sortie avec approche en vélos
  • investir dans du mobilier qui facilitent le report modal : arceaux de vélo, casiers de consignes proches de commerce, voire cages à vélo sécurisées pour les VAE sur les parkings relais et les parkings de départ de randonnées, zone de décollage ou proches des parois de grimpe.

Les clubs de montagne ont souligné qu’ils sont en mesure de remplir des cars et des navettes, pour peu que les premiers bus de la journée rendent possible un départ tôt, les WE et vacances. En effet, la montagne deux saisons n’existera pas sans des solutions de transports en commun équivalentes à celles proposées l’hiver pour se rendre en station. De plus, il est indispensable que les collectivités de montagne coopèrent et intègrent des informations sur l’offre de transports et de services du territoire voisin. Qui sinon saura que de nouvelles navettes saisonnières sont mises en place cette année dans les Aravis, si le service de bus de l’agglomération voisine ne communique pas dessus ?

Comment encourager les pratiquants de la montagne à changer d'approche ?

Pour changer d’approche, Mountain Wilderness est convaincue qu’il faut démultiplier ce type d’actions de sensibilisation, où les professionnels de la montagne et les pouvoirs publics vont directement au sein des clubs ou sur les lieux de pratiques (salle d’escalade, parkings…), afin d’informer les pratiquant·es des alternatives à la voiture. Chacun·e repart avec des idées concrètes de parcours, mais également avec une meilleure compréhension des choix politiques en matière de transport sur son territoire.

Pour organiser une soirée Changer d’approche dans votre club de montagne ou une salle d’escalade proche de chez-vous, contactez l’équipe pour bénéficier de notre kit de sensibilisation (films, quizz, tutos, …) : cda@mountainwilderness.fr

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