LA MONTAGNE N’EST PAS UN TERRAIN DE JEUX
Les
espaces naturels de montagne sont bien plus qu’un simple support pour
nos activités de loisir. C’est un élément essentiel de l’équilibre de
l’être humain, tant sur le plan physique que psychique et émotionnel.
Alors que 80 % de la population française vit en milieu urbain, l'accès à
la nature est un enjeu de santé publique. De plus, cet accès est
indispensable dans un contexte de crise de nos relations à la diversité
du vivant : comment s'engager en faveur de la protection de la nature si
nous sommes privés de tout contact avec elle ?
LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE NE DEVRAIT PAS SURCLASSER LE DROIT D’ACCÈS A LA NATURE
La loi du 2 février 2023 « [...] pour la protection de la propriété privée »
permet désormais aux propriétaires d'interdire l'accès à de grands
espaces de montagne en posant de simples panneaux, et le code pénal
permet de sanctionner d'une amende de 135 euros les promeneurs qui se
rendraient sur les espaces concernés, et ce même sans causer quelque
dégât que ce soit à la faune ou la flore. Cette possibilité – dont se
sont déjà saisis plusieurs propriétaires – est une véritable épée de
Damoclès sur l'accès pour toutes et tous aux espaces naturels de
montagne.
LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT NE PEUT PAS PASSER PAR DES INTERDICTIONS ARBITRAIRES
La
réglementation de l'accès à la nature est parfois pertinente, voire
nécessaire, pour assurer la préservation d'écosystèmes ou d'espèces.
Lorsque c'est le cas, la réglementation se base sur des études
scientifiques, naturalistes et sur un suivi de la fréquentation. Elles
sont systématiquement précédées d'une concertation des principaux
acteurs du territoire, voire d'une consultation du public. Ce n'est pas
le cas des interdictions d'accès décidées unilatéralement par des
propriétaires de grands espaces (> 60 ha).