Nuisances sonores sur les grands cols routiers : nouvelle campagne de mesures

Le projet WilderPass est né d’un constat : l’environnement montagnard, son silence et sa wilderness sont fortement dégradés aux abords des grands cols routiers, principalement du fait des nuisances sonores. Ce bruit de fond quasi-continu produit par les échappements affecte les riverains comme les excursionnistes. En effet, l’expérience montagnarde des pratiquants de sports de nature en montagne est affectée au même titre que le cadre de vie quotidien des habitants des vallées concernées.

Cependant, leurs doléances – nombreuses – sont insuffisamment prises en considération faute de pouvoir s’appuyer sur des données fiables et chiffrées. L’objectif du projet WilderPass est de pallier ce manque de données quantitatives, afin que les discussions autour du sujet des nuisances sonores puissent se faire autour d’un constat partagé par tous. Ces nouvelles mesures estivales s’inscrivent donc dans le cadre de ce projet « WilderPass », avec les objectifs suivants :

• Quantifier la pollution sonore liée au trafic aux abords des grands cols routiers ;
• Identifier les sources à l’origine de la pollution sonore mesurée, ainsi que la part relative des différentes catégories de véhicules ;
• Comparer le niveau et la nature de la pollution sonore entre plusieurs grands cols routiers.

L’an dernier déjà, deux capteurs avaient été placés sur le versant surplombant le col du Glandon, ce qui avait permis de quantifier l’impact des loisirs motorisés sur l’environnement montagnard et la wilderness. Les résultats étaient alors édifiants : alors même que les capteurs étaient situés 300 m de dénivelé plus haut que la route, la pollution sonore causée par les véhicules avait pu être détectée en moyenne 44 % du temps en journée.

Cet été, trois sites seront instrumentés : deux cols de moyenne montagne et un col de haute montagne, tous couverts par des aires de protection, à savoir :

• le col du Cucheron, situé au sein du PNR Chartreuse ;
• le col d’Izoard, situé à l’entrée du PNR Queyras ;
• le col de la Cayolle, dont le versant sud traverse la Réserve naturelle régionale des Gorges de Daluis.

Mountain Wilderness s’est ainsi associée avec les trois gestionnaires d’espaces protégés concernés pour déterminer les sites de pose des capteurs, pour assurer leur maintenance et pour réfléchir ensemble à des mesures pertinentes et opérationnelles permettant de réduire efficacement et durablement les nuisances sonores.

Mountain Wilderness France n’est ni un institut de recherche ni un bureau d’étude. Les mesures de bruit doivent donc servir les objectifs de l’association (favoriser la wilderness et restaurer le silence à proximité de cols dont l’environnement est violemment dégradé par le trafic routier) et servir d’appui pour la mise en œuvre d’actions concrètes de réduction des nuisances mesurées. Ces actions concrètes seront pensées et mises en œuvre en collaboration avec les gestionnaires des trois espaces protégés partenaires, ainsi qu’avec les autres acteurs du territoire concernés par la problématique du bruit en montagne.

Les mesures auront lieu pendant les deux mois d’été, rendez-vous cet automne pour les résultats !