Le massif du Chenaillet dans le briançonnais est mondialement connu par les géologues. C’est un morceau de croûte océanique d’environ 150 millions d’années qui a été soulevée quasi intacte, lors de la formation des Alpes.
A son pied, on trouve la haute vallée de La Cerveyrette. Célèbre pour ses paysages, ses hameaux d’alpage authentiques, elle abrite ainsi que le massif du Chenaillet, une faune et une flore remarquable.
On pourrait penser que de tels sites méritent une protection particulière mais non, il n’y a rien, tout juste une partie est classée en zone Natura 2000.
Est ce l’effet de la convoitise de certains ?
Déjà lors du plan neige dans les années 70, des promoteurs avides rêvaient de transformer la haute Cerveyrette en zone urbanisée. Heureusement pour ce site, les habitants du village de Cervières s’y sont farouchement opposés et ont obtenu gain de cause.
Lors de l’élaboration du Scot du Briançonnais, finalisé en 2018, il avait été fortement conseillé de sanctuariser cette zone. Depuis, rien ne se passe si ce n’est quelques réunions où l’on convie les associations de protection de la nature en promettant de protéger le massif très rapidement mais rien ne se concrétise à part la mise en place de quelques panneaux et la délimitation de certains chemins.
Par contre, les aménagements eux vont bon train. Ils concernent la partie Nord avec la Via Lattea et les stations de Montgenèvre et Clavière. A grand renfort d’argent public, on remplace un télésiège côté français, pas si vieux que ça qui sera rejoint en crête par une nouvelle remontée créée côté italien.
Faut-il parler de l’enquête publique faite en France à cette occasion ? On parle d’un télésiège débrayable 6 places, puis dès l’enquête finie, le rapport du commissaire enquêteur établi, on apprend que finalement ce sera une télécabine (10 places) ! Nous avons saisi Monsieur le Préfet des Hautes-Alpes de cette bizarrerie.
Lors de l’enquête, on a dit que la remontée ne servirait que l’hiver mais en fait, la télécabine pourrait aussi servir l’été. La surprise aussi a été de découvrir à cette occasion une carte définissant des zones à protéger, élaborée en concertation avec les associations.
Elle a été faite dans le secret des bureaux des communes mais sûrement pas avec nous. Tant au niveau dérèglement climatique qu’effondrement de la biodiversité, tous les voyants sont au rouge, pourtant certains élus, dignes successeurs des promoteurs du plan neige, raisonnent comme au siècle dernier et ne voient l’avenir qu’avec encore plus d’équipements, plus de remontées mécaniques, plus de canons à neige artificielle...
Il est temps de changer de logiciel et dans ce cas précis du haut Briançonnais d’envisager enfin une protection du massif du Chenaillet et de la haute Cerveyrette qui soit autre chose qu’un timbre poste alibi.