La France protège ces espaces remarquables par un « classement » depuis une loi de 1906 : l’objectif est de transmettre ces paysages emblématiques aux générations futures en confiant au ministre chargé des sites le contrôle des travaux qui s’y déroulent.
Afin de simplifier l’instruction de modifications limitées, les services de l’État ont travaillé pendant trois ans sur un décret, qui convenait à toutes les parties. Il permettait notamment au préfet de département d’autoriser des projets de travaux modestes (extensions de constructions existantes, travaux de restauration, plans de gestion forestière...).
Pour des travaux plus conséquents, nécessitant notamment un permis de construire ou d’aménager, le ministre et son bureau des sites étaient obligatoirement saisis après une instruction locale et un examen par une commission départementale.
Abandonnant ce projet consensuel, le gouvernement souhaite emprunter une tout autre voie : un nouveau dispositif a été élaboré, transférant l’intégralité de la compétence d’autorisation ministérielle aux préfets de département. Ce décret de « simplification », voulu au nom d’une « prise de décision au plus près des territoires et des acteurs » et d’un raccourcissement maximum des délais d’instruction, reviendrait en réalité à assouplir la délivrance des autorisations de travaux et à déréguler.