Le 21 juin 2024, le torrent des Étançons déversait 300 000 m3
de matériaux sur le hameau de la Bérarde, entrainant sa destruction
partielle. Ce même jour, le torrent du Vénéon détruisait plusieurs
tronçons de la route départementale 530 (RD 530), nécessitant la
fermeture de cet axe routier par arrêté préfectoral pour plusieurs mois.
L’ensemble de la vallée du Vénéon a été fortement impacté par cet
évènement, conduisant à une saison blanche pour la plupart des
socio-professionnels. Après plusieurs semaines d’incertitude, nous, les
gardiens de refuges de montagne, avons été contraints de fermer nos
établissements.
La vallée compte 8 refuges de montagne, accessibles uniquement à
pied après un accès routier par la RD530. Ils permettent un accès à la
montagne aux randonneurs, alpinistes, grimpeurs et contemplatifs. Ce
sont des lieux de vie indispensables à la découverte, au partage, à la
pratique des activités de montagne et la sensibilisation au milieu
nature.
Nos rôles de gardiens de refuges (travailleurs indépendants
rémunérés essentiellement par la vente des repas et boissons) sont
multiples : accueil, cuisine, conseils, sécurité et maillon nécessaire
en cas de secours… Ces refuges n’ont pas été impactés par la catastrophe
et les sentiers d’accès ont été rapidement remis en état par les agents
communaux et du Parc National des Écrins.
Ainsi, la saison 2024 a été catastrophique pour la plupart
d’entre nous, avec une perte de plus de 80% de nos chiffres d’affaires,
ce qui n’a pas suffi à compenser le fond d’aide d’urgence de la
Communauté de Communes de l’Oisans. Nous investissons en effet chaque
année des sommes importantes pour le démarrage de nos saisons qui
s’étendent de début juin à mi-octobre.
Pendant des mois, nous avons fait confiance et participé
activement à toutes les réunions, en Préfecture comme ailleurs. Malgré
notre implication nous nous retrouvons au pied du mur, et ce à quelques
semaines de l’ouverture seulement d’une saison qui nécessite de se
préparer très en amont.