Le collectif se préoccupe beaucoup du changement climatique, mais peu d’une plus grande menace : la 6ème extinction de masse du vivant. L’agriculture moderne en est un des principaux acteurs. Originellement paysanne, l’agriculture s’est progressivement déconnectée des écosystèmes naturels en entrant dans une logique intensive et productiviste basée sur la technologie comme nouvelle alliée. Le mythe auquel elle prétendait répondre est le suivant : « l’agriculture européenne doit nourrir le monde »1. Malheureusement, tout en le nourrissant, elle détruit massivement la vie qui l’habite et entretient la fracture entre sauvage et cultivé, nature et société.
Dans la continuité de cette fracture, la nature est sanctuarisée dans des espaces protégés restreints qui deviennent ses seules aires d’épanouissement légitimes. C’est pourtant ce réseau dense d’espèces en interactions qui constitue notre milieu de vie quotidien et nous permet de vivre. Notre existence en tant qu’espèce humaine n’a pas d’avenir sans lui. L’agriculture peut donc devenir un acteur clé de la revitalisation de nos territoires, et notamment en montagne, en faisant le choix d’un autre rapport au vivant qui s’inspire à la fois des techniques agronomiques et de l’écologie, en faisant de l’agroécologie et en devenant le premier refuge de biodiversité de nos territoires.