© Serge Zangelmi

Clap de fin pour le démantèlement des installations obsolètes dans le massif de Belledonne

Les 26 et 27 juillet 2025, neuf bénévoles expérimentés se sont retrouvés dans le vallon du Mercier et au col du Bâton en Belledonne afin de finaliser ce chantier interrompu en septembre 2024 par des chutes de neiges. Les bénévoles étaient accompagnés de Marion Paquet, journaliste indépendante réalisant un reportage sur les actions de Mountain Wilderness.

5 min de lecture
Isère
Belledonne
Installations Obsolètes

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 07 août 2025

Evacuation de poteaux, fils, câblettes obsolètes et d'un ancien moteur de treuil

L'objectif de ce chantier était double : d’une part, le démantèlement des vestiges des infrastructures liées à l’exploitation du barrage du Crozet et du refuge de la Pra, et d’autre part l’évacuation d’un ancien moteur de treuil situé au col du Bâton.

Le premier jour, les participants sont intervenus dans les pentes exposées et les éboulis dominant la rive gauche du lac du Crozet et autour du col de la Pra, pour démanteler une ancienne ligne téléphonique. Celle-ci était composée d’une dizaine de poteaux, dont l'accès à certains a nécésité aux bénévoles de s'encorder. Il s'agit aussi de collecter des fils et câblettes éparpillés dans les pierriers. Les bénévoles ont porté le tout eux-mêmes jusqu'au col de la Pra pour les préparer pour l'évacuation jusqu'en vallée.

Après une nuit passée au refuge de la Pra, l’équipe au complet est montée au col du Bâton à 2665 m d’altitude afin de traiter le moteur du treuil. Il a fallu le dégager et le préparer pour l’héliportage.

© Elisa Flandrin
© Elisa Flandrin
© Elisa Flandrin

L'histoire des aménagements démontés autour du barrage du Crozet, Belledonne

L’industriel Aristide Bergès, pionnier de l’hydroélectricité, a fait construire le barrage du Crozet en 1889 pour rehausser le niveau naturel du lac et alimenter son usine de papeterie au village de Lancey en aval. La conduite forcée actuelle, imaginée par A. Bergès, a été réalisée par ses successeurs et date de 1956. Elle alimente encore aujourd’hui l’usine hydroélectrique du Pré du Fourneau, plus bas dans la vallée. 

La ligne téléphonique de la rive gauche aurait servi lors de l’inauguration du refuge de la Pra le 28 juillet 1889. Nous avons retrouvé trois types de fils différents, correspondant aux modernisations successives de l'équipement.

Quant au moteur de treuil du col de Bâton, il s'agit d'un fil neige artisanal qui permettait de pratiquer le ski d'été sur le névé de la Grande Pente. On manque de sources directes sur son histoire, mais selon certains témoignages, il aurait été installé par des membres du ski club de Revel, et aurait fonctionné vers les années 1960. Le « névé de la Grande Pente, » permanent à l'époque -et encore désigné ainsi sur la carte topographique-, a aujourd'hui complètement fondu.

Divers résidus d'aménagements de sentier tombés en ruine (poteaux indicateurs, passerelle effondrée) présents dans le secteur du chantier ont également été démantelés au passage.

© Benjamin Barrière
© Benjamin Barrière
© Yves Mazoyer

Pourquoi démantelons-nous ces aménagements ?

Ces vestiges d’installations, témoins du passé industriel de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème n’avaient aucune raison de persister aujourd’hui dans le milieu naturel, alors que l’hydroélectricité produit une énergie propre et renouvelable.

L’impact visuel de ces vestiges était dommageable à la beauté sauvage de ce site, classé Natura 2000 et très fréquenté par les randonneurs.

Un chantier bénévole technique, physique, mais abouti

Ce chantier fut un succès grâce à l’implication de tous les bénévoles, aussi bien dans la préparation en amont que dans la réalisation sur le terrain.

Au final, c’est près d’une tonne de matériaux divers qui aura été retirée de la montagne, à laquelle s’ajoutent les 3,9 tonnes extraites l’année dernière.

Malgré une météo encore capricieuse cette année obligeant le report de l’héliportage d’une semaine, ce chantier aura été un succès, et aura permis de nombreux échanges avec les randonneurs, certains n’hésitant pas à prêter main forte pour descendre des ferrailles. Leur enthousiasme et leurs encouragements témoignent de l'adhésion de beaucoup des pratiquants de la montagne aux principes défendus par Mountain Wilderness et à leur mise en pratique par nos actions de terrain.

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