Dans vos propositions finales, on peut noter plusieurs pistes :
1/ réaliser des études sur ce que rapportent réellement les sports d’hiver à un territoire communal et ce qu’ils coûtent réellement en termes d’investissement mais aussi sur le plan social et environnemental ;
2/ Idée d’un conservatoire de la montagne à l’instar du conservatoire du littoral ;
3/ Un acte III de la Loi montagne, sans doute plus protecteur des espaces naturels montagnards ;
4/ Retirer les déclarations interprétatives de la France relatives à la Convention alpine et à son Protocole transports en particulier, et donc renoncer à la construction de nouvelles infrastructures autoroutières ;
5/ Créer des zones de tranquillité et limiter les résidences secondaires.
Vos propositions ont-elles une chance d’être écoutées et depuis la publication de votre thèse quelques avancées dans ce sens sont-elles observées ?
Concernant le coût du tourisme d’hiver, il est intéressant de citer d’une part la thèse de Solène Albert, soutenue après la mienne, qui démontre que le ratio de dépenses en forfaits ne génère que 1,58 € maximum en autres dépenses dans les Pyrénées7 (et non 6 euros comme avancés par Domaine skiable de France) et d’autre part, dans le même temps, (même s'il ne s'agit pas tout à fait des mêmes chiffres), la note d'enjeux des Pyrénées où l’on peut lire que « sur le « Chemin des bonshommes » (un itinéraire de randonnée pédestre de 224 km entre Foix en Ariège et Berga en Catalogne), le Conseil général de l’Ariège estimait, en 2009, qu’à l’échelle du département, chaque euro investi en rapportait 40 €. Même si ce ratio des retombées économiques sur l’ensemble du territoire varie fortement selon les itinéraires, il va de 4 à 40 ».
On voit bien que les retombées économiques locales ne sont pas aussi importantes que celles affichées et qu’au final ce qui est intéressant c’est la répartition de ces retombées. Si elles sont concentrées dans quelques mains, pour le bénéfice des « usagers » les plus nantis, les domaines de ski alpins sont-ils d’intérêt général ? Le ski est-il la seule activité susceptible de générer des emplois en montagne ?
J'aimerais que les métiers comme accompagnateurs en moyenne montagne et guides de haute montagne (leur service coûte moins cher qu'un forfait), soient mis en valeur, car tout en créant de l'emploi, cela contribue à rendre la montagne accessible grâce à aux connaissances de ces professionnels, qui ne sont pas que sportives et techniques. Elles portent aussi sur bien d'autres aspects de la montagne et notamment sur la biodiversité.
J'ai entendu parler d'un acte III de la montagne. En tout cas, il y a des bilans de l’acte II qui se profilent.
Je ne reviens pas sur les zones de tranquillité évoquées plus haut mais je note que la recherche avance sur le bruit en montagne. Il en est de même en ce qui concerne les résidences secondaires, identifiées récemment par le droit fiscal et le droit de l'urbanisme français, qui sont un vrai enjeu dans le cadre de la trajectoire « Zéro artificialisation nette ».
Quand aux réserves sur la Convention alpine, et son protocole transports, je doute qu'elles soient levées mais espérons que les routes prévues par le schéma directeur routier national, approuvé par décret n° 92-379 du 1er avril 1992, et non réalisées, ne se fassent pas. Symboliquement il serait bien de revoir (voire supprimer) cette réserve adoptée dans un contexte très différent. Peut-être à l'occasion de l'acte III ou sur invitation de la convention alpine (prochain rapport au comité de vérification 2029 ?).