Il est indéniable que la base de l’éco-responsabilité est mise en place sur l’événement de l’Echappée Belle. Les coureur·ses interrogé·es relèvent la présence de tri sélectif, l’absence de gobelet jetable, le respect du balisage et des sentiers, la possibilité d’avoir un repas végétarien, tous les ravitos se font avec des acteurs locaux (ce qui est rare pour des évènements de cette taille), l’incitation au covoiturage, la mise en place de navettes par l’organisation, la présence de toilettes sèches ainsi qu’un lien humain de qualité… De nombreux éléments qui font dire que l’on n’est pas dans une énorme course qui n’a que faire de son impact. En outre, l’association « Au delà du trail », travaille pendant et avant la course afin d’avoir un impact positif sur le territoire de Belledonne, prouvant ainsi que l’Echappée Belle est engagée pour agir concrètement à l’échelle locale et aller au-delà de l’éco-responsabilité. Par exemple, des coureur·ses bénévoles participent à des journées de rencontres avec les bergèr·es dans les alpages traversés par les parcours du trail et acheminent du sel pour les bêtes ou du matériel pour la saison. Ils participent à rénover des cabanes avec l’association « Tous à Poêle » ou encore à démonter des installations obsolètes en montagne, comme en 2024 à la Combe Roland. Des actions qui sont encourageantes et inspirantes pour d'autres trails !
Et pourtant, un regard aguerri tel que celui d’Olivier Bessy, chargé de l’audit de l’événement, pointe quelques limites: « En effet, à l’arrivée de la course prédominent des stands qui poussent à la consommation, le speaker parle avant tout de performance sportive et de record et bien peu de territoire, d’environnement et de liens sociaux. La marge de progression pour ressembler à un éco-village qui serait en cohérence avec le positionnement de l’événement est encore importante. De plus, les parkings et le parc d’Aiguebelle sont saturés. Enfin, l’organisation a encore grossi et ajouté une nouvelle course cette année pour faire face à des difficultés budgétaires ».
L’événement propose même une « Échappée étoilée » qui consiste précisément à courir de nuit, là où le dérangement sur la faune est plus fort… Durant l'événement, il était aussi marquant de constater le peu d’information et de sensibilisation grand public. Une telle course est l’occasion d’augmenter le niveau de conscience collective : former encore plus sur les espaces naturels sensibles traversés, sur la faune et la flore présente, ainsi que sur l’impact des transports et de la consommation qu’implique une telle organisation. Il est certain que l’Echappée Belle a le potentiel d’être encore plus exemplaire en la matière : les organisateurs ont bien conscience qu'ils ne sont pas "exemplaires" et ont déclaré « être à 50% du chemin et vouloir aller plus loin ».