A l’heure du développement du tourisme 4 saisons,
fortement encouragé par l’État, c’est une question fondamentale. Prenons
l’exemple du ski, qui fait partie de l’identité d’une partie de nos
montagnes : que serait l’économie de la montagne aujourd’hui sans le
ski ? Et notre art de vivre dans les vallées et les cimes où nous avons
grandi ? Si le ski n’est pas fini, en revanche, le « tout ski »
l’est, particulièrement dans un département comme les
Alpes-de-Haute-Provence, où la question du réchauffement
climatique ne se pose pas tout à fait dans les mêmes termes que dans les
sommets des Alpes du Nord. Le rôle de l’État au niveau local est non
seulement de faire prendre conscience d’une transition nécessaire mais aussi d’accompagner cette transition en ciblant son soutien. Le Plan Avenir Montagnes3
est à cet égard un levier essentiel de l’État pour soutenir et
accélérer cette transition sur des projets qui ne sont pas les siens,
mais ceux des acteurs du territoire, en particulier les communes et les
intercommunalités de montagne. Il nous permet, depuis 2021, dans une
économie de montagne secouée par la fermeture des remontées mécaniques
consécutive à la crise sanitaire, d’amorcer un tournant historique.
Ainsi, en 2022, la montagne, espace certes naturel mais tant façonné
par l’homme, espace largement préservé par une désertification autrefois
subie, devient un formidable terrain d’innovation pour un véritable développement durable.
Le rôle des pouvoirs publics sur le territoire, tel que je le conçois,
est d’accompagner cette réinvention au service d’une montagne toujours
plus vivante demain, « source d’aménités patrimoniales,
environnementales, économiques et sociétales » comme le souligne la loi
montagne.
Aménager tout en ménageant, valoriser en préservant, ne pas
cristalliser la montagne, c’est résolument la faire vivre, avec
sobriété !