© Nicolas Hairon

Pas d’hôtel « d’exception » au bord du lac de Tignes !

La bataille juridique prend fin: la justice a confirmé l’illégalité du projet d’hôtel sur les rives du lac de Tignes. Grâce à l’action des associations environnementales, ce site naturel préservé restera intact, empêchant la construction d'un hôtel « d'exception » contraire aux lois en vigueur.

3 min de lecture
Vanoise
Savoie
Aménagement

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 30 nov. 2016

Annulation d'un projet de construction illégale d'un hôtel à Tignes par le Tribunal Administratif

L’arrêté préfectoral n° 2011-836 en date du 14 novembre 2011 du préfet de Savoie portait autorisation d’une unité touristique nouvelle sur la commune de Tignes.
Cette UTN prévoyait la construction d’un hôtel « d’exception » sur les rives sud du lac naturel de Tignes.
En réalité, la construction isolée et nouvelle d’un bâtiment imposant de 12.000 m2 de SHON sur une hauteur maximale de R+5, comportant 100 chambres ou « suites » —soit environ 250/300 lits touristiques― dans le but d’attirer une clientèle haut de gamme. « Une offre touristique innovante et de qualité dans un site d’exception » sera-t-il dit par les services de l’État qui ont instruit le dossier.

Le « hic » : la loi interdit de construire à moins de 300 m des berges naturelles d’un lac.
Nous l’avions rappelé à l’administration lors du passage du dossier en commission UTN, sans effet.
Nous l’avions écrit au préfet en lui demandant de ne pas signer l’arrêté d’autorisation, sans effet.
Nous avions formulé un recours hiérarchique auprès de la ministre de l’Environnement de l’époque, sans effet.

La FRAPNA Savoie, Vivre en Tarentaise et Mountain Wilderness ont donc porté l’affaire devant le tribunal administratif de Grenoble et obtenaient l’annulation de l’arrêté autorisant de projet UTN. Au motif qu’il est interdit de construire sur les berges naturelles d’un lac. Quelle surprise !

La justice confirme l'annulation de l'hôtel sur les rives du lac de Tignes

La commune a refusé de jeter l’éponge, et a donc fait appel du jugement. L’audience de cet appel a eu lieu le 18 octobre dernier devant la cour administrative d’Appel de Lyon ; le rapporteur public a demandé la confirmation du jugement attaqué et le rejet de la requête d’appel de la Commune de Tignes.

Et sans surprise, le jugement a été rendu en donnant raison aux associations et en confirmant l’annulation de l’arrêté UTN : la rive sud du lac de Tignes où devait s’implanter le projet constitue une coupure verte, cette zone contribue à à conserver un caractère naturel au paysage du lac permettant de regarder cette partie du lac comme étant naturelle, etc, etc.
Et comme on ne peut toujours pas construire en bordure d’un lac de montagne, cette rive sud conservera son caractère naturel. Une belle victoire après un combat juridique de longue haleine !

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