©Racaché Florian

Des Jeux Olympiques écolos ?

À l'approche des JO de 2014 à Sochi, les préoccupations environnementales se multiplient, soulevant la question de la durabilité de tels événements dans des espaces protégés. Le débat sur leur impact écologique s'étend également à d'autres candidatures, comme celle des JO de 2018.

5 min de lecture
Isère
Espaces protégés
Aménagement

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 17 sept. 2008

JO à Sochi un défi écologique

En février 2014, Sochi accueillera les XIIe jeux olympiques d’hiver.
Jusqu’à assez récemment, ces jeux semblaient devoir être ceux de l’argent et du développement touristique à tout crin, laissant craindre d’énormes impacts sur les montagnes du Caucase qui surplombent cette ville russe des bords de la mer Noire. Les organisateurs l’assument, la course à l’or blanc est ouverte : « Combiné au programme du gouvernement russe pour le redéveloppement de la région, déjà entamé, les Jeux créeront une destination touristique de classe mondiale, où des millions d’amateurs de sports d’hiver auront l’opportunité d’utiliser, à des prix abordables, des infrastructures neuves, construites pour le sport du 21e siècle. »
Mais lors de sa visite des sites olympiques début juillet, Vladimir Poutine, le premier Ministre russe, a annoncé que plusieurs équipements -dont la piste de bobsleigh- très critiqués, du fait de leur installation prévue dans des espaces protégés, seraient déplacés, malgré les surcoûts occasionnés.
Serait-ce le signe qu’il est possible d’organiser des manifestations sportives d’ampleur mondiale sans impact sur les montagnes, voire même en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable » ?

Le Val d'Isère, un discours environnemental incohérent

Dans le cas de Sochi, on semble, malgré ce geste, en être loin. Mais Val d’Isère, qui organise les championnats du monde de ski alpin en février 2009, tente de le faire croire : « En 2003, la candidature de Val d’Isère aux Championnats du Monde a été le point de départ d’une démarche prospective de la commune pour les cinquante prochaines années dont le fondement est le tourisme durable. » Encore faudrait-il que la commune tache d’être un minimum cohérente et évite de promouvoir les loisirs motorisés en parallèle !

Les JO de 2018 soulèvent des questions sur leur durabilité

La question se pose aussi en ce moment dans plusieurs grandes villes des Alpes françaises, qui rêvent de se voir attribuer les JO de 2018. Mountain Wilderness a d’ores et déjà pris contact avec certains des acteurs concernés pour leur faire connaître les impératifs indispensables à l’organisation d’un tel événement. S’ils doivent avoir lieu, ces jeux ne pourront être qu’écolos à 110 % : développement d’une offre pérenne de mobilité douce, démontage des installations obsolètes existantes, mise en place d’infrastructures réutilisables dans le cadre d’offres touristiques ou industrielles et artisanales durables (au sens non dévoyé du terme : c’est à dire permettant le développement d’une économie qui ne soit pas une économie de station, mais une économie de montagne, 4 saisons et multi activités), exploitation des sites existants pour les pistes de ski, le bobsleigh, le saut à ski (il faut faire vivre les héritages d’Albertville et de Turin), limiter au maximum l’impact sur les ressources en eau...
Des réunions se préparent, des échanges auront lieu. Reste que la démonstration doit encore être faite que ces événements peuvent être profitable à l’environnement. C’est là tout l’enjeu.
Mais si déjà ils pouvaient ne pas être nuisibles...

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